Une conférence sur la conception et la fabrication destinée aux innovateurs du monde entier qui repoussent les limites du possible
V&A Dundee / Kengo Kuma et associés par archdaily.com
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Description textuelle fournie par les architectes. SituĂ© le long du front de mer dans la ville de Dundee dans la partie nord de l’ Écosse , ce musĂ©e est une branche du Victoria & Albert Museum de Londres.
En plus d’expositions d’Ĺ“uvres d’art dans la collection V&A, l’art contemporain Ă©cossais et la conception de produits de la rĂ©gion sont exposĂ©s, ce qui en fait une installation qui devrait devenir un nouveau centre culturel en Écosse.
Le site fait face Ă la rivière Tay, et l’architecture propose une nouvelle façon intĂ©grĂ©e d’atteindre l’harmonie avec l’environnement. La façade prĂ©sente une variĂ©tĂ© d’ombres et de changements crĂ©Ă©s avec de multiples couches horizontales de bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© pour exprimer les belles falaises d’ Écosse avec l’architecture.
Un grand «trou» horizontal Ă©tait prĂ©vu au centre du bâtiment. Ce «trou» reprĂ©sente une tentative de relier Union Street qui traverse le centre de Dundee avec le magnifique paysage naturel de la rivière Tay. Cette caractĂ©ristique a Ă©tĂ© adoptĂ©e afin de crĂ©er une installation culturelle de type du 21e siècle qui fait partie intĂ©grante de l’environnement et de la communautĂ© et qui remplace les musĂ©es d’art de type du 20e siècle qui ont Ă©tĂ© coupĂ©s de l’environnement.
Le foyer a Ă©tĂ© conçu comme un grand vide recouvert de bois localement disponible qui a une texture douce avec l’intention qu’il soit utilisĂ© comme un «salon» capable de revitaliser la communautĂ© en fournissant un lieu oĂą se dĂ©roulent divers concerts et performances.
Emplacement du projet
Rossana Hu : Nous sommes tous les deux d’origine chinoise mais nĂ©s en dehors de la Chine populaire ; Lyndon aux Philippines, et moi Ă TaĂŻwan. Nous sommes arrivĂ©s aux États-Unis avec nos familles lorsque nous Ă©tions adolescents – Lyndon Ă 15 ans, et moi Ă 12 ans. Nous nous sommes rencontrĂ©s Ă l’universitĂ© de Berkeley et nous avons ensuite suivi un master en architecture, Ă Princeton pour ÂLyndon et Ă Harvard en ce qui me concerne.
Combien d’années êtes-vous restés aux États-Unis ?
Lyndon Neri : Environ quinze ans. Après nos Ă©tudes, Ă la fin des annĂ©es 90, nous avons tous les deux travaillĂ© au sein de l’agence d’architecture de Michael Graves, notamment sur plusieurs projets en Asie – au Japon, en CorĂ©e du Sud, en Chine… –, Ă la suite desquels nous avons dĂ©cidĂ© de crĂ©er notre Âstudio Ă Shanghai, en 2004.
Pour quelle raison avez-vous quitté les États-Unis pour la Chine ?
L.N. : Mon père est originaire de Shanghai, donc j’y avais encore des attaches. Mais c’est surtout le fait d’être venus travailler dans cette ville pour le compte de Michael Graves sur le bâtiment du complexe commercial Three on the Bund qui a présidé à notre choix.
R.H. : À vrai dire, nous n’avions pas planifié de nous installer à Shanghai. Nous devions initialement retourner aux États-Unis une fois le projet livré. Mais la vie en décide parfois autrement. Pour Three on the Bund, nous étions partis avec nos trois jeunes enfants. Je me souviens un jour avoir entendu les deux aînés parler chinois. J’ai alors réalisé que nous nous trouvions dans un endroit confortable pour nous tous, qui permettait de renouer avec notre identité. C’est à ce moment-là que nous avons vraiment pris la décision de rester.
Vous avez grandi aux États-Unis, tout du moins vous y avez vécu votre adolescence, qui est un moment important. Avez-vous eu l’impression d’abandonner une partie de vous-mêmes en vous installant en Chine ?
L.N. : C’est intéressant de repenser à cela… Aussi loin que je me souvienne, mon père m’a toujours dit que j’étais chinois. Ma grand-mère me répétait : « Ici, ce n’est pas chez toi ; un jour, tu retourneras à la maison. » C’est une mentalité très particulière que celle de la diaspora chinoise. J’ai grandi dans cette atmosphère où tout était chinois, mais à l’étranger, j’étais donc bien préparé à ce changement.
R.H. : Dans mon cas, c’est un peu différent, car je suis taïwanaise. Et Taïwan, pour moi, c’était la Chine, même si la situation était tout autre à l’époque communiste. Un détail, par exemple, à propos de la géographie de notre pays : en arrivant aux États-Unis, j’ai découvert pour la première fois une carte de la Chine qui ne comportait pas la Mongolie. « Mais, il manque un morceau ! » me suis-je alors dit. J’ai aussi découvert là -bas des livres qui étaient interdits en Chine. Mais j’ai grandi dans un climat où l’on pensait qu’un jour tout le monde allait se retrouver. D’une certaine manière, j’ai subi une sorte de propagande.
L.N. : Pour être franc, ça a été beaucoup plus facile de nous installer en Chine que de vivre aux États-Unis. C’était vraiment pour nous deux comme de retourner à la maison.
C’était d’ailleurs peut-être le bon moment pour démarrer une entreprise en Chine…
L.N. : C’était un petit peu tôt. Je me souviens avoir parlé de notre souhait de partir à nos voisins de Princeton. Leur première réflexion a été : « Mais comment allez-vous élever trois enfants là -bas ? » « Les Chinois ont aussi des enfants ! » ai-je répondu. L’Occident n’avait pas encore conscience de la dynamique qui était en train de se mettre en place. Mais, encore une fois, plus qu’un projet professionnel, il s’agissait pour nous d’une démarche pour retrouver notre identité.
L’hôtel Waterhouse a été votre premier projet retentissant…
L.N. : Oui, en effet. Mais il faut se rendre compte que ce projet a vu le jour six ans après la création de notre agence. Auparavant, nous avions travaillé principalement sur la conception d’intérieurs, en raison de la notoriété que nous avions acquise avec Three on the Bund. Les entrepreneurs nous sollicitaient uniquement pour ce type de projets. Nous avons évidemment produit quelques belles réalisations, comme l’ensemble des espaces publics de l’hôtel Opposite House, à Pékin, que Kengo Kuma a conçu et pour lequel il nous a imposés au promoteur. Mais, surtout, le Waterhouse a été notre vrai premier projet d’architecture.